Cette nuit, Vladimir Poutine, le Président autocratique de la Fédération de Russie, a lancé une attaque militaire visant à envahir l’Ukraine. Depuis, les principales villes d’Ukraine ont été bombardées et les combats font rage, tuant civils et militaires.
Mes premières pensées vont tout d’abord vers le peuple ukrainien qui, depuis 2004, lors de différentes révolutions et votes, a fait le choix clair et constant de se tourner vers l’Europe et qui aujourd’hui doit lutter pour sa survie face à un dictateur n’admettant pas qu’un régime libre puisse s’épanouir à ses frontières.
Je pense également aux milliers de Russes qui, à travers tout le pays, de Saint-Petersbourg à Vladivostok, bravent les interdictions de manifester du régime pour crier leur volonté de paix.
Rien ne peut justifier cette attaque subite. L’Ukraine a une longue et tourmentée relation avec la Russie. La Russie ancestrale est née à Kiev. Staline causa en 1933 une famine géante en Ukraine qui fit 5 millions de morts. L’Ukraine pris son indépendance de l’URSS à une écrasante majorité de 92% en 1991. La Russie tenta d’y imposer ses dirigeants, allant jusqu’à empoisonner des candidats. La Crimée, région ukrainienne, fut annexée par la Russie en 2014 en dehors de toute règle du droit international, avant que la Russie n’active des milices armées lors de la Révolution d’Euromaïdan à Kiev et ne pousse une partie de la région du Donbass à faire sécession de Kiev.
L’attaque russe en Ukraine n’est pas due à une soi-disant volonté de l’OTAN de s’étendre. Depuis 10 ans, la France et l’Allemagne ont clairement affirmé que la vocation de l’Ukraine n’était pas d’intégrer l’OTAN. Cette agression russe a cependant tout à voir avec l’histoire de ce pays et la volonté hégémonique de son Président actuel. Avec son histoire tout d’abord, puisque depuis le 17e siècle la logique de l’impérialisme russe est d’accéder aux mers chaudes tout en se considérant menacée de toute part, ce que l’on appelle le complexe de la Citadelle assiégée. Avec la volonté hégémonique de Vladimir Poutine ensuite, qui refuse de voir la démocratie à sa porte et qui cherche à masquer les difficultés structurelles de son régime derrière une victoire militaire.
Ceux qui, en France, trouvent des circonstances atténuantes à la folie autocratique de Poutine sont du mauvais côté de l’Histoire.
Je pense en particulier à Eric Zemmour, qui déclarait en 2018 dans le journal L’Opinion qu’il « rêvait d’un Poutine français », qui disait en 2014 sur RTL que « l’Ukraine n’existe pas » ou qui affirmait il y a un mois sur France 2 que « jamais Poutine n’allait envahir l’Ukraine».
Je pense aussi, dans une moindre mesure, à Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, parti dont la dette est quasi-exclusivement détenue par des banques russes proches du pouvoir de Poutine.
La France est grande lorsqu’elle est indépendante, comme l’avait affirmé le Général de Gaulle. Avec les deux candidats d’extrême-droite, notre pays serait aux pieds de Vladimir Poutine.
Mais ne nous y trompons pas : si Poutine a décidé d’attaquer l’Ukraine maintenant, c’est aussi en raison de l’affaiblissement des autres grandes puissances. La France entre en élections. L’Allemagne vient de changer de Chancelier après 16 ans de gouvernance Merkel. Les Etats-Unis renvoient le signal d’une Présidence fatiguée sous l’administration Biden. Enfin, l’Union européenne n’est pas dirigée à 100%, puisque Emmanuel Macron a refusé de décaler la Présidence française de l’Union, qui a commencé en janvier, et que celle-ci tombe en pleine élection présidentielle. En cela, la gestion isolée par le Président Macron de la crise ukrainienne, n’y associant pas ou très peu les autres pays européens, est une faute.
Néanmoins, l’heure est aujourd’hui, dans cette crise, à l’unité derrière le Président, chef de nos armées, puisqu’il s’agit d’une guerre en Europe, sur notre continent.
Cette attaque russe contre l’Ukraine démontre également que notre pays doit retrouver au plus vite son indépendance énergétique, sacrifiée par 10 ans de gouvernements Hollande/Macron qui ont abîmé notre filière nucléaire, fermant des centrales nucléaires pour les remplacer par des importations de produits fossiles en provenance de Russie.
La France doit également retrouver son indépendance alimentaire, la Russie étant devenue exportatrice nette de céréales quand notre pays n’arrive plus à faire face à la propre consommation de ses habitants.
J’appelle, avec mes collègues Les Républicains, à des sanctions économiques et personnelles exemplaires contre la Russie et ses dirigeants jusqu’à ce que cette agression militaire cesse et que l’Ukraine retrouve toute son intégrité territoriale : gel de l’ensemble des avoirs des oligarques russes en Europe, saisie de tous leurs biens, interdiction de visas pour l’ensemble de la classe dirigeante, fermeture de l’accès au système bancaire mondial, fin de l’importations de produits russes…
Demain, le Président de l’Assemblée nationale fera lecture d’un message du Président de la République aux députés. Membre de la Commission des Affaires Etrangères, mais étant retenu en circonscription, je ne pourrai y assister. Cependant, je prendrai la parole mardi, en hémicycle, à l’occasion du débat sur l’attaque russe en Ukraine.
L’Ukraine vivra !