« A Calais il est temps, madame la Ministre, que vous fassiez preuve de courage : extirpez les migrants des griffes mortelles des passeurs, expulsez les clandestins qui refusent de déposer une demande d’asile, ouvrez des centres fermés pour examiner les situations, interdisez les distributions sauvages de repas par les associations à proximité des zones économiques et des habitations afin d’empêcher la mort de migrants, comme ce fut le cas pour deux d’entre eux à Transmarck ce mois-ci ».
Je présentais ce soir devant l’Assemblée nationale mon avis budgétaire sur la mission asile, immigration et intégration du projet de loi de finances 2022
De manière très concrète cette mission finance notamment les dépenses liées aux demandeurs d’asile (hébergement, prise en charge médico-psychologique) et à l’intégration des étrangers en situation régulière via l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII).
Avec une augmentation d’à peine 3% des crédits de paiement de la mission immigration, le Gouvernement n’a toujours pas pris la mesure des enjeux migratoires auxquels nous sommes et nous risquons d’être confrontés.
Je suis d’autant plus inquiet que les flux migratoires irréguliers que nous connaissons depuis quelques mois, nettement repartis à la hausse, pourraient prendre beaucoup d’ampleur en très peu de temps. En effet, 600 000 migrants attendent en Libye, plus de quatre millions de réfugiés syriens stationnement en Turquie et l’Iran abrite cinq millions d’Afghans.
Ces flux se répercutent sur nos côtes comme nous l’observons dans le Calaisis avec plus de 17 000 migrants ayant réussi la traversée jusqu’en Angleterre. Les Calaisiens ne sont pas des sous-citoyens et les habitants de la 7ème circonscription n’ont pas à subir plus longtemps l’angélisme du Gouvernement. J’appelle donc le Gouvernement à avoir du courage pour enfin faire appliquer à Calais, la loi de la République.
Le contexte montre des enjeux avant tout sur le devenir des ressortissants étrangers qui soit n’obtiennent pas de titre de séjour, soit ne se voient pas reconnaître une protection internationale. Sur cette problématique, de nombreuses solutions évoquées dans mon rapport existent pour fluidifier le traitement judiciaire, faciliter le démantèlement des filières d’immigration irrégulière et augmenter l’exécution des mesures d’éloignements. Mais cela demande un courage politique que n'a visiblement pas ce Gouvernement.
En définitive, je regrette que le budget dédié à l’immigration, au droit d’asile et à l’intégration sous-estime manifestement les enjeux migratoires actuels et futurs.